Né le 10 juin 1911, Emile Gilioli passe son enfance entre la France et l'Italie, d'où sa famille est originaire. Il devient apprenti forgeron dès l'age de 6 ans puis se forme chez un sculpteur avant d'integrer l'ecole des Beaux Arts de Nice en 1931. Mobilisé à Grenoble au début de la Seconde Guerre Mondiale, il evoquera le thème de la Résistance à travers de nombreuses oeuvres.

En 1942, il s'installe à Saint Martin de la Cluze avec son épouse Babet et y reste jusqu'à la fin de la guerre, puis il part pour Paris. Là, il participe à de nombreux salons et expositions et devient peu à peu une figure incontournable de la sculpture abstraite. Il aime venir se ressourcer à Saint Martin de la Cluze.

Fils de cordonnier, Emile Gilioli aimait mettre sur un pied d'égalité les artistes et les artisans. En parlant de son enfance, il disait d'ailleurs "je ne faisais pas de différence entre un bon forgeron et un bon musicien. Tous les deux faisaient du bon travail." Il crée d'ailleurs de nombreuses oeuvres d'art décoratif, à mi-chemin entre art et artisanat, notament des mozaïques, vitraux, tapis et céramiques.

Dès les années 40, Emile Gilioli est fasciné par l'idée de fusionner la sculpture et l'architecture. Il travaille d'ailleurs avec le célèbre architecte Le Corbusier. 

Au cours sa carrières certains motifs se font de plus en plus récurents, par exemple les formes organiques inspirées de la nature, mais surtout une récurence de la ligne et de la sphère, que l'on retrouve autant dans ses sculptures que dans ses lithographies.

En 1973, il réalise le monument national de la Résistance du Plateau des Glières, son chef-d'oeuvre, qui réuni trois élèments constitutifs du travail d'Emile Gilioli : la thématique de la Résistance, la fusion de la sculpture et de l'architecture et le motif de la ligne et de la sphère.

Il meurt le 19 janvier 1977 et repose à présent au cimetière de Pâquier à Saint Martin de la Cluze, au pied de la chapelle romane qui lui avait inspiré ces mots : 

"Eglise romane de Pâquier d'avant l'an mille.

Je ne suis pas seul, va.

Tu me tiens, tu me regardes, avec ton nez sur la tête, comme un oiseau de la terre qui était dans le plafond de ma chambre quand j'etais tout petit enfant.

Plus petit, je me sens par tes belles proportions.

Va ! la place que tu occupes est devenue un point d'éternité.

Ce silence de paix me donne l'envie de dormir avec toi, pour toujours."

Les oeuvres de Gilioli sont visibles dans les plus grands musées du monde, mais on trouve également beaucoup de ses sculptures dans notre région. Voici une liste non-exhaustive :

Aux alentours :

•  "Le Royaume des Cieux" dans le village de Saint Martin de la Cluze
•  "Le couple", stèle funéraire de Gilioli, Chapelle de Pâquier à Saint Martin de la Cluze (à 2 km)
•  La vierge de l'église de Sinard (à 6 km)
•  La "Colonne des déportés de l'Isère", au Parc Paul Mistral, Grenoble (à 30 km)
•  Le "Christ en croix" de l'église du Sacré Coeur, proche de la gare de Grenoble (à 30 km)
•  Les vitraux de la chapelle de l'hôpital de Voiron en Isère (à 55 km)
•  "L'homme de douleur" à Voreppe en Isère (à 45 km)
•  "Le Gisant" et le "Monument aux martyrs du Vercors" de Vassieux-en-Vercors dans la Drôme (à 120 km)
• Le Monument National de la Résistance du Plateau des Glières en Haute-Savoie (à 170 km)

Dans le monde

• Centre Georges Pompidou à Paris
• Musée d'art moderne de la ville de Paris
• Musée national d'histoire et d'art de Luxembourg
• Kunsthaus de Zurich
• Tate Gallery à Londres
•  MoMA à New-York
• Musée National des beaux-arts de Quebec
• Museo de arte moderna de Sao Paulo

Quelques idées de lecture pour en savoir plus sur Emile Gilioli. Certains de ces ouvrages sont disponibles dans le réseau des bibliothèques de Grenoble.

La Sculpture de Emile Gilioli, editions Morel, 1968.

Emile Gilioli Sculpteur de Dufrêne et Pautasso sous la direction de Jean Guibal, collection Patrimoine en Isère.

Gilioli de Jianou et Lasalle, editions Arted, 1971.

Gilioli : sculptures de Jacques Dopagne, editions Hazan, 1976.

Emile Gilioli de Luciano Caramel, editions Panini, 1985.